Frédérique Niobey
Je pratique le Tai Chi depuis plus de cinq ans.
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STAGE DE QI GONG à OLERON 26 eu 30 juillet 2021
Matin
Les vagues vont viennent reviennent, encore, et encore, sac et ressac, entêtement, la voix de Florian se perd parfois dans le vent. Sacrum cinquième dorsale les pieds enfoncés dans le sable je m’adosse à ce que je peux, à l’air, à la dune, aux arbres derrière la dune. Ventre vers reins pieds vers reins je puise, je soulève, je ramène, j’attise, de matin en matin je précise, et j’ouvre, j’ouvre, une porte, une autre, et soudain sur la plage un tigre me fait face. Il s’agit maintenant d’apprendre à le frapper.
Après-midi
Dans le bois mi ombre mi lumière un fleuve prend sa source et me remonte, depuis les pieds tente la traversée de mon corps total. Ce qui ne va pas sans quelques remous. Des barrages cèdent, d’autres résistent, la voix de Georges insiste : l’eau sait, laissez- la faire, laissez-la couler, laissez-la aller, laissez-la danser. Le courant m’emporte, ou pas, c’est selon. Parfois je reste sur la rive.
Je recommence chaque matin. Séparer les mains, passer le poids d’une jambe sur l’autre.
Le paulownia face à moi est immobile, et solide. Sa sève circule dans le plus grand silence. C’est ce qu’on croit.
Trésor numéro 5
Il s'agit de tourner la tête le plus lentement possible, d'aller regarder en arrière le plus loin possible, et ainsi tenter de percevoir, puis d'éloigner, les cinq fatigues et les sept blessures.
De la tête, du cou, des épaules, de la poitrine, du dos.
Il s'agit de tordre la colonne vertébrale puis de revenir face au paulownia pour ensuite partir voir loin de l'autre côté.
Parce qu'on ne sait jamais d'où vient le désordre.
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J'aime le mouvement que l'on appelle Les mains dans les nuages. Je l'ai longtemps regardé avant de pouvoir le faire. Il me semblait qu'arrivée à ce passage je trouverais quelque chose. Quoi? Je ne sais pas. Les mains dessinent à ce moment -là, plus qu'à un autre peut-être, quelque chose que l'on ne peut retenir, qui , à peine entrevu, déjà s'enfuit, disparaît. Je connais maintenant ce mouvement et presque à chaque fois,, un peu avant d'y arriver., me traverse l'idée que je vais vers les nuages..
les pieds prennent appui
les mains se souviennent
de la forme apprise
la retrouvent
d'instinct tracent au plus profond
vers le silence
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(ne pas se dire le silence vient
ne rien se dire
s'enfoncer dans le silence)
le jour vient
LA POSTURE DE L'ARBRE (Photographies et texte: Frédérique Niobey)
LA POSITION DU CAVALIER ( Photographies et texte : Frédérique Niobey)