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7 et 9 avril 2021.

Depuis une semaine, je lave ma mère.

Aux Salines  la mer monte et  me lave.

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Frédérique Niobey : Autoportraits

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28 mars 2021

10h40.  Carolles. Marée descendante.. Mer grise marron. Ecume jaunâtre. 

Vers huit heures, devant le soleil, devant le jardin, cela s'impose : je vais aller prendre mon premier bain de mer de l'année.  Le trajet en voiture, cinquante minutes, se fait dans une  légère euphorie même si, avant Avranches, la lumière vire., le temps se couvre.

La plage de Carolles apparaît atone, incertaine.  

Dans un premier temps je garde pull et veste sur le maillot. L'eau est glacée.  Très vite je ne sens plus mes pieds.. Alors je vais, je viens, j'entre, je sors, il ne faut pas rester sur cette première impression. Et arrive le moment où je sais que je vais pouvoir me baigner. Je remonte sur la plage, enlever pull et veste et puis je cours vers l'eau.

L'air me frotte les bras, les jambes, se glisse dans mon cou, entre mes doigts. L'eau me saisit. J'avance un peu. Les vagues viennent.  Je les laisse faire. 

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P1060952-5743 - Copie.tif

 21 janvier 2021

 

La mer est loin, la piscine est réouverte depuis trois jours, par créneaux de deux heures, le midi, dans le bassin extérieur.

Une petite queue se forme à l’entrée, une queue de gens souriants, légèrement excités. Depuis le temps… et l’arthrose du confinement… Va-t-on encore savoir nager ?

Bien sûr que l’on sait encore nager. Et on nage. On nage comme jamais on n’a nagé, comme jamais plus on ne nagera peut-être. C’est l’impression que j’ai lorsque j’arrive dans l’eau. L’air est froid, une couche de brume recouvre le bassin et des bras, des dizaines de bras jaillissent dans cette brume et battent l’eau, tracent leur chemin, vigoureusement, d’un bord à l’autre du bassin. Une joyeuse énergie emporte les nageurs. Je me jette dans le flot, ouvre large les bras. 

Photographie : Frédérique Niobey

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9 janvier 2021

Le vent est glacé ce samedi. Dans la file d’attente devant la boulangerie, port du masque et distanciation respectés, je me surprends à chantonner.

L’après-midi, pointe du Meinga, la mer est bleue et le vent tout aussi glacial. Mais les masques sont tombés et les visages se sourient, ravis. On se retrouve les uns les autres. L’épiderme profite à fond de ce moment de grâce. Les pores ouverts au large, les yeux baignés de mer, on n’en revient pas.

La mer est pleine, puissante et calme à la fois, la tentation est grande. J’ai dans la voiture mon maillot et une serviette mais je ne me baignerai pas. Il fait trop froid cette fois.

Le dimanche 17 mai et le dimanche 20 décembre, alors que l’on retrouvait le droit de circuler librement, je suis allée me baigner à Carolles. Il y avait urgence. Il s’agissait, comme le dit si bien Corinne T., de demander aux ondines de l’eau de me laver de toute cette crasse accumulée pendant le confinement. Ce qu’elles ont fait.

Photographie : Joël Guyard

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